Château Charmail 2011

L’année 2011 a été marquée par des extrêmes. L'hiver et le printemps étaient exceptionnellement secs, entraînant un débourrement et une floraison précoces, mais les inquiétudes liées à la sécheresse persistaient. En mai, la chaleur record a laissé place à une chaleur brûlante en juin, provoquant des brûlures sur certaines vignes de Cabernet Sauvignon, notamment à Saint-Seurin-de-Cadourne. Juillet a apporté des conditions plus fraîches et humides, soulageant la sécheresse mais augmentant la menace de pourriture. Les tempêtes étaient fréquentes en août, et une violente tempête de grêle a frappé le nord du Médoc, y compris des parties de Saint-Estèphe, juste avant les vendanges, réduisant les rendements. Heureusement, septembre a offert une fin de saison de croissance chaude et sèche, permettant aux raisins restants de mûrir correctement.

Les vendanges 2011 à Château Charmail ont été difficiles en raison du climat capricieux de l'année. L’équipe a commencé à récolter le Merlot le 14 septembre et a continué jusqu'au 28 septembre, des vendanges relativement précoces pour la région. Le Cabernet Sauvignon, plus résistant aux fluctuations climatiques de l'année, s'est mieux comporté et a été récolté plus tard, aux côtés du Cabernet Franc et du Petit Verdot. Malgré la maturation inégale, un tri minutieux des raisins a permis de ne vinifier que les fruits de la meilleure qualité.

À Château Charmail, le processus de vinification est comparable à la cuisson lente du célèbre gigot de 7 heures, où la patience est essentielle pour révéler toutes les saveurs. En 2011, l’équipe a commencé par une macération pré-fermentaire à froid de 15 jours à 5°C. La fermentation a été soigneusement gérée à une température maximale de 26°C, permettant au vin d’extraire les arômes et les tanins en douceur. L’extraction a été arrêtée lorsque la densité a atteint 1030 afin d’éviter une sur-extraction, comme on retire un sachet de thé au bon moment pour éviter

Le millésime 2011 a passé 12 mois en fûts de chêne français de 225L, dont 25 % de fûts neufs. Cette approche classique bordelaise a apporté de la structure et de la complexité au vin sans le dominer. Le chêne a permis d'intégrer les tanins quelque peu vifs de ce millésime tout en adoucissant les bords, à l'image de la chaleur lente d'un four qui transforme un morceau de viande coriace en quelque chose de tendre et savoureux. Le vin en est ressorti avec des notes subtiles de vanille, d’épices et une finale persistante.